LIVRET DU LIBRE
3e Édition - mai 2005
À côté du monde de l'informatique propriétaire et fermée dominé par
Microsoft, un autre modèle s'est depuis toujours développé. Les Logiciels
Libres, développés et utilisés par une communauté de programmeurs,
d'utilisateurs et de chercheurs privilégiant le partage et l'entraide, n'ont
plus rien à envier à leurs voisins propriétaires et les surpassent même
souvent.
Après avoir exposé une courte histoire du Libre ainsi que ses bases
éthiques et juridiques, ce livret détaille ce que le Logiciel Libre peut
apporter à l'utilisateur ou aux entreprises. Le livret présente également
quelques unes des initiatives appliquant l'idée du Libre en dehors de
l'informatique. Les menaces planant actuellement sur le Libre et la
liberté en général sont ensuite évoquées, puis le Livret donne quelques
conseils pour l'utilisation de Logiciels Libres. Pour terminer, il présente
quelques modèles économiques basés sur le Logiciel Libre, pour montrer
que Entreprise et Libre ne sont pas opposés.
À propos de ce livret
Ce livret est lui-même développé comme un projet Libre. Pour contribuer à son
amélioration, en télécharger la dernière version, ou contacter les auteurs, rendez vous
sur :
Auteurs
Les auteurs de cette édition du Livret du Libre sont :
- Nicolas Bouillon
- Lucas Nussbaum
- Thomas Petazzoni
Auteurs des éditions précédentes et contributeurs : Mélanie Bats, Belerion,
Jérôme Borme, Jiel Beaumadier, Christophe Bliard, Olivier Crête, Antoine
Ducoulombier, Jean-Christophe Haessig, Jelena Karanovic, Frédéric Lehobey,
Vincent Untz, Jérémie Zimmerman et les membres de l'APRIL.
1 Le Libre : un retour naturel au partage du
savoir
1.1 Partage des connaissances...
Rien n'appartient à rien, tout appartient à tous.
Alfred de Musset
Tout le monde connaît la formule a2 + b2 = c2, connue sous le nom de théorème de
Pythagore. Tous les jours, nous utilisons des objets qui existent parce que
ce théorème, comme beaucoup d'autres théorèmes mathématiques et de
découvertes scientifiques, est disponible et utilisable librement. Cet accès libre
et ce partage du savoir est à la base du développement et du progrès de
l'humanité.
Ce partage naturel du savoir se situe dans la tradition du travail scientifique, les
chercheurs utilisant la publication comme moyen de diffusion des connaissances. Dans
un certain idéal, la communauté scientifique n'aurait pour objectif que l'avancée de
son domaine, sans avoir à tenir compte d'une application directe, en particulier
mercantile.
1.2 ... En informatique
Aux débuts de l'informatique, le développement du logiciel n'était qu'une
activité annexe pour les constructeurs d'ordinateurs, et les logiciels étaient
diffusés avec leur code source. Le code source est la version intelligible et
compréhensible par un humain d'un programme informatique. Il est écrit dans un
langage dit de programmation qui décrit à l'aide de mots et de formules le
fonctionnement précis d'un logiciel. Ce code source n'est pas directement
utilisable par l'ordinateur, il est donc traduit en code machine, ou code
exécutable.
Grâce à ce code source, les utilisateurs des ordinateurs, principalement des
chercheurs à l'époque, pouvaient améliorer et corriger les logiciels en toute liberté et
s'échanger les modifications pour permettre à tous d'en bénéficier.
Au début des années 80, cette règle tacite de partage des connaissances a
changé. La multiplication des ordinateurs et l'apparition des ordinateurs
personnels ont permis la création de nouvelles entreprises : les éditeurs de
logiciels. Ces entreprises avaient pour seule activité la création et la vente de
logiciels, ces derniers étant vendus sans leur code source. Ces logiciels dits
propriétaires sont à l'heure actuelle vendus avec la majorité des ordinateurs
personnels.
Si l'on fait une analogie avec un plat cuisiné, on peut dire qu'un logiciel
propriétaire équivaut à un plat dont on ne peut connaître la recette. Il serait
impossible d'essayer d'améliorer celle-ci ou d'en deviner le contenu, et il serait
également interdit de partager ce plat cuisiné avec ses amis.
Malgré cette privatisation progressive des connaissances, des chercheurs
continuaient de rendre accessible et modifiable le code source de leurs programmes,
par exemple à l'Université de Berkeley aux États-Unis. Mais le concept de
Logiciel Libre n'existait pas encore, et c'est le projet GNU qui va réellement le
lancer.
1.3 Le projet GNU
Richard M. StallmanI, un
chercheur en informatique au MITII,
considère que le logiciel propriétaire divise les utilisateurs : livré sans son code source,
il empêche un programmeur de le modifier ou de l'améliorer, et il interdit de le
donner à son voisin, sa copie étant le plus souvent illégale.
Afin de faire perdurer l'esprit de partage des connaissances, il décide de
quitter son laboratoire en 1984, et de se consacrer à l'écriture d'un système
informatique complet et libre, appelé « GNU » [1], pour GNU's Not UNIX
III.
UNIX est un type de système informatique propriétaire utilisé à l'époque sur de
nombreux ordinateurs. L'objectif de GNU est d'être similaire à UNIX, pour être
rapidement utilisable, mais ce n'est pas UNIX, d'où son nom.
Pour promouvoir et soutenir le projet GNU, il crée en 1985 la Free Software
FoundationIV .
Les premiers travaux de cette fondation furent de définir le concept de Logiciel Libre
et de rédiger un document définissant les conditions d'utilisation d'un Logiciel Libre :
la licence publique générale GNU, ou GPL [2]. Le projet GNU a ainsi posé les
fondations éthiques et juridiques du Logiciel Libre.
2 Le Logiciel Libre
2.1 Qu'est-ce que le Logiciel Libre ?
Les licencesI
de la plupart des logiciels propriétaires sont prévues pour vous priver de la liberté de
les échanger ou de les modifier. À l'inverse, les licences de Logiciel Libre [3] sont
conçues pour garantir quatres libertés :
- la liberté d'utiliser le logiciel pour n'importe quel usage et par tout le
monde ;
- la liberté d'étudier le logiciel, et de l'adapter à ses besoins ;
- la liberté de redistribuer des copies du logiciel comme de son code source ;
- la liberté d'améliorer le programme et de publier ses modifications, pour
en faire profiter toute la communauté.
Pour satisfaire la deuxième et la quatrième liberté, l'accès au code source du
logiciel est indispensable.
Richard Stallman fait régulièrement une analogie entre ces quatre libertés et la
devise de la République française : l'utilisateur est libre d'utiliser son logiciel de la
manière qui lui plaît. Les utilisateurs sont égaux car ils peuvent tous utiliser les
mêmes logiciels. L'esprit de fraternité est respecté car l'utilisateur peut aider ses
proches.
2.2 L'idée de copyleft
Le copyleft est une utilisation particulière du droit d'auteur partant du
principe que le partage doit fonctionner dans les deux sens. Il autorise la copie,
la modification et la diffusion d'une œuvre, en imposant que les versions
modifiées faisant l'objet d'une diffusion soient également disponibles sous
une licence copyleft. Ainsi, avec le copyleft, ce qui est libre reste libre pour
toujours.
Le copyleft est un concept inventé par la Free Software Foundation. Certaines
personnes l'utilisent dans une démarche militante en faveur du libre accès aux
connaissances. Ce concept ne se limite d'ailleurs plus qu'au logiciel.
Tout en respectant le droit de l'auteur, l'idée de copyleft consiste à garantir
les libertés du public en s'assurant que les œuvres sous copyleft resteront
libres. Il permet de créer un fonds commun d'œuvres libres, considérant
que la connaissance scientifique et artistique fait partie du patrimoine de
l'humanité.
La FAQI
de la Licence Art Libre [4], donnera de plus amples informations sur la différence
entre copyright, copyleft, et droits d'auteur.
2.3 Les différences entre Logiciel Libre, domaine public,
Freeware, et Open Source
On confond souvent à tort le Logiciel Libre et d'autres types de logiciels.
Une œuvre ou un logiciel dans le domaine public est libre de droits, on peut en
faire ce que l'on souhaite. Les Logiciels Libres ne sont pas dans le domaine public : ils
sont soumis au régime du droit d'auteur et une licence précise les conditions de leur
utilisation, de leur modification et de leur distribution.
Les Freewares ou graticiels sont des logiciels propriétaires gratuits, ils n'assurent
donc pas les libertés associées au Logiciel Libre. Cette confusion vient du fait qu'en
anglais, Logiciel Libre se dit Free Software. Free peut signifier libre ou gratuit. Mais
dans le cas du Logiciel Libre, il faut comprendre free dans le sens libre : un Logiciel
Libre n'est pas forcément gratuit, même s'il l'est la plupart du temps. En effet, une
société peut commercialiser un Logiciel Libre et réaliser des bénéfices sur cette
vente [5].
Afin de gommer cette confusion entre libre et gratuit, certains acteurs du Logiciel
Libre ont introduit le terme Open Source [6] qui distingue l'accès au code source de
la gratuité. Ce terme n'a finalement fait qu'ajouter à la confusion. En effet, il a été
exploité par des sociétés diffusant leur code source mais sans toutes les libertés du
Logiciel Libre, et tout particulièrement celle de modifier le code source et d'en
diffuser les modifications.
Certains utiliseront le terme Open Source en parlant de Logiciels Libres
sans faire l'amalgame avec les logiciels gratuits. D'autres chercheront
simplement à profiter de la popularité grandissante des Logiciels
LibresII .
Il n'est pas toujours simple de faire la différence.
La meilleure façon de savoir dans quel domaine se place le logiciel que l'on utilise
est de se référer à la licence d'utilisation sous laquelle est distribué le logiciel. Le site
Web de la Free Software Foundation donne de plus amples explications sur les
licences ([8] et [9]).
2.4 GNU/Linux : un système abouti
Le projet GNU a amené à la création d'un ensemble de logiciels, permettant d'utiliser
un ordinateur pour de nombreuses applications. Toutefois, jusqu'en 1991, un
composant essentiel manquait : le noyau du système d'exploitation. Véritable chef
d'orchestre de l'ordinateur, il permet aux différents logiciels de fonctionner en
harmonie sur le système, et leur permet d'utiliser les périphériques tels que l'écran, le
clavier, le réseau, la mémoire, etc. C'est un projet nommé Linux, lancé par un étudiant finlandais,
Linus Torvalds, qui a comblé ce manque. Le système GNU/Linux
était né. Il est constitué de divers logiciels du projet GNU, du noyau Linux et de bien
d'autres Logiciels Libres.
À l'heure actuelle, le système GNU/Linux peut être utilisé quotidiennement à la
fois pour des usages courants tels que la bureautique, l'Internet, le multimédia, mais
aussi pour des usages plus professionnels comme les serveurs Internet et le
développement logiciel. C'est d'ailleurs dans le domaine professionnel que
GNU/Linux a acquis ses lettres de noblesse. Le Logiciel Libre est donc une
alternative techniquement viable et crédible pour l'utilisateur.
Par exemple, le système GNU/Linux et d'autres Logiciels Libres sont utilisés dans
de nombreux routeurs ADSL/Wifi, dans deux tiers des serveurs Web, dans la
majorité des serveurs traitant le courrier électronique, et dans la plupart des systèmes
de calcul à haute performance.
3 Pourquoi utiliser les Logiciels Libres ?
3.1 Éthique
Tout d'abord, utiliser des Logiciels Libres est une démarche éthique : c'est la
volonté d'utiliser des logiciels réalisés avec l'objectif de créer un bien commun
dans l'intérêt général, et non pas des logiciels créés pour servir des intérêts
privés.
Par exemple, l'idée de partage des connaissances véhiculée par la philosophie du
Logiciel Libre est en adéquation avec les valeurs de l'enseignement public [10].
L'utilisation de tels logiciels par l'éducation nationale serait donc cohérente [11].
3.2 Libre accès
Les Logiciels Libres sont librement accessibles, copiables et diffusables.
Leur utilisation permet donc un accès moins onéreux aux technologies de
l'information. Leur coût, généralement plus faible que celui des logiciels
propriétaires, permet d'engendrer des économies sur l'achat des licences. Les
économies ainsi réalisées peuvent par exemple permettre d'investir dans des
développements pour améliorer les Logiciels Libres utilisés, dans de la formation ou
du support technique. Ces investissements peuvent ainsi financer des sociétés de
services locales plutôt que des éditeurs de logiciels situés la plupart du temps à
l'étranger.
Pour le responsable informatique d'une grande structure, la gestion des licences
est simplifiée avec le Logiciel Libre : on peut le copier sans compter.
3.3 Indépendance et pérennité
La disponibilité du code source des Logiciels Libres permet d'être indépendant du
fournisseur de logiciel. Ceci a plusieurs avantages :
- si le fournisseur de logiciels disparaît ou change son offre, il est possible
de faire appel à un autre fournisseur, en conservant la solution technique
actuelle ;
- il est possible de modifier soi-même le code source du logiciel, ou
d'employer des développeurs, afin d'ajouter des fonctionnalités ou de
corriger des erreurs ;
- l'utilisateur maîtrise totalement son environnement informatique : il n'est
limité que par ses propres connaissances.
D'autre part, les Logiciels Libres utilisent en général des formats et des protocoles
ouverts [12], dont le fonctionnement est publiquement connu. Leur usage permet à
l'utilisateur de ne pas être dépendant d'un logiciel particulier : il peut en changer
librement.
3.4 Qualités techniques
La disponibilité du code source permet à des milliers de développeurs de vérifier
en permanence ce code source, améliorant ainsi la fiabilité et la sécurité des Logiciels
Libres. En particulier, la communauté du Logiciel Libre est très réactive en ce qui
concerne la correction des problèmes de sécurité par rapport aux éditeurs de logiciels
propriétaires.
Les Logiciels Libres sont souvent indépendants des contraintes commerciales : le
développement n'est pas dirigé par la rentabilité et les corrections de problèmes
mineurs ne sont donc pas négligées. Pour beaucoup de ces logiciels, il n'y a pas
d'impératifs de calendrier : les nouvelles versions sortent lorsqu'elles ont un atteint
un niveau de qualité suffisant.
3.5 Communauté du Logiciel Libre
Autour de l'idée du Libre et des Logiciels Libres s'est constituée une importante
communauté de programmeurs, d'utilisateurs, de traducteurs, de graphistes. Ceux-ci
travaillent dans des dizaines de milliers de projets, dont l'envergure et le mode
d'organisation sont très variables. Cependant, dans la majorité des cas, le
développement est massivement décentralisé et Internet est au coeur de l'organisation
des projets. C'est grâce au courrier électronique, aux listes de discussions et à tous les
autres outils qu'offre Internet que le Logiciel Libre peut prospérer. Il est
intéressant de noter qu'Internet existe aussi grâce au Logiciel Libre : de nombreux
logiciels d'infrastructure nécessaires à son fonctionnement sont des Logiciels
Libres.
Dans ce modèle communautaire de développement, la relation entre l'utilisateur
et le développeur n'est plus une relation de client à fournisseur, mais de personne à
personne, privilégiant l'entraide. L'utilisateur devient acteur du processus de
création, et participe à l'amélioration du logiciel. Les Logiciels Libres disposent donc
d'une importante base d'utilisateurs-testeurs, avec laquelle les éditeurs de logiciels
propriétaires peuvent difficilement rivaliser.
Les Logiciels Libres sont réalisés par des milliers de développeurs à travers le
monde. Ces personnes travaillent pour des entreprises, des administrations
publiques ou territoriales, des laboratoires de recherche publics ou privés,
ou sont de simples programmeurs passionnés, férus d'informatique, les
hackersI .
Ces derniers sont le plus souvent motivés par l'acquisition de connaissances nouvelles,
le plaisir de produire un objet technique satisfaisant ou le désir d'acquérir une
réputation dans le milieu des développeurs de Logiciels Libres.
4 Le Libre hors du logiciel
4.1 Livres et documentation
La plupart des documentations accompagnant les Logiciels Libres sont diffusées
en utilisant des licences libres. Des livres sont également édités en utilisant de telles
licences, même si à l'heure actuelle, la plupart de ces ouvrages traitent eux-mêmes du
Libre. La libre diffusion permet de faire connaître l'ouvrage, permet au public de le
consulter avant de l'acheter, et à des communautés de se créer pour améliorer le livre
ou le traduire.
À titre d'exemple, on peut citer certains livres publiés par les éditions
O'Reilly [15] ou bien d'autres livres tels que Tribune Libre [16], Confessions d'un
voleur [17], Libres enfants du savoir numérique [18] ou Du bon usage de la
piraterie [19].
L'encyclopédie Wikipédia [20] est un autre exemple de diffusion libre des
connaissances. Le contenu de cette encyclopédie gratuite écrite coopérativement est
réutilisable selon les termes d'une licence Libre. C'est un projet en pleine expansion,
auquel des milliers de personnes contribuent dans de nombreuses langues. Bien qu'il
reste du chemin à parcourir avant de disposer d'une encyclopédie vraiment complète,
elle est déjà sur certains sujets bien plus complète que les encyclopédies
traditionnelles.
4.2 Art : musique et graphisme
Le mouvement du Logiciel Libre s'est répandu au delà de la communauté des
informaticiens. Ainsi, l'idée du Libre a récemment intéressé une partie de la
communauté artistique désireuse d'appliquer l'idée de copyleft à l'art. Un certain
nombre d'artistes français se sont regroupés au sein de la Copyleft Attitude pour créer
le mouvement Art Libre, autour d'une licence spécifique [21].
L'utilisation actuelle des droits d'auteur ne permet pas à un artiste de réutiliser
des éléments récents de notre patrimoine artistique. Pourtant, la réutilisation est
souvent au cœur de l'activité artistique. Le copyleft crée un cadre de diffusion pour
l'auteur qui conserve ses droits, tout en participant à la création d'un patrimoine
artistique et culturel.
Les sociétés de gestion des droits d'auteur avaient pour objectif originel la collecte
et la répartition équitable de ces droits entre les auteurs. Aujourd'hui, elles sont
souvent un frein à la libre diffusion des œuvres, et les distributeurs ont surtout un
objectif financier dans la diffusion des œuvres artistiques. Le copyleft propose à
l'artiste un cadre de diffusion dégagé de ces contraintes.
Pour un jeune artiste, placer une partie de ses œuvres sous licence libre est un
moyen efficace de faire connaître son travail. La diffusion libre permet au public
d'échanger des œuvres artistiques, ce qui n'empêche pas de rémunérer les
auteurs.
En plus de la licence Art Libre, de nombreuses autres licences existent pour
diffuser des œuvres. Les licences Creative Commons [22] en particulier sont un
ensemble de licences à options que l'utilisateur peut sélectionner ou non. Toutefois,
sur l'ensemble de ces licences, seules certaines sont considérées comme libres [23].
Celles n'autorisant pas la modification ou la commercialisation ne le sont
pas.
On pourra trouver plusieurs œuvres sous licence libre sur Internet ([21], [24] et
[25]).
4.3 Matériel
Il peut paraître difficile de réaliser du matériel « libre » dans la mesure où il s'agit
d'un bien physique. Toutefois, la partie conceptuelle du matériel peut très
bien être distribuée sous une licence libre. Elle devient donc utilisable par
n'importe qui pour éventuellement réaliser l'implémentation matérielle. Des
projets comme le F-CPU, OpenCores ou le micro-processeur LEON sont
des exemples de diffusion libre de la partie conceptuelle d'un matériel. Ce
dernier projet, lancé à l'initative de l'Agence Spatiale Européenne, a permis
d'adapter le fonctionnement d'un micro-processeur aux contraintes spécifiques de
l'espace.
5 Menaces sur la liberté
Malgré l'accroissement de la popularité des Logiciels Libres, certains projets
menacent directement la liberté des utilisateurs dans leur utilisation quotidienne de
l'outil informatique, et sont par conséquent une menace pour les Logiciels
Libres.
5.1 DMCA et EUCD : renforcements des lois sur le droit
d'auteur
Le DMCA [26] (Digital Millenium Copyright Act) est une loi américaine en
vigueur visant à renforcer le copyright, et l'EUCD [27] (European Union Copyright
Directive) en est sa version européenne. Ces lois rendent illégal le fait de contourner
les limitations mises en place par les éditeurs pour contrôler l'utilisation des oeuvres
qu'ils diffusent. Pourtant, le contournement de ces restrictions est souvent nécessaire
pour permettre la copie privée ou l'interopérabilité qui sont des pratiques légales. Ces
lois ont bien d'autres effets néfastes décrits sur le site Web de l'initiative
eucd.info [28].
Par exemple, alors qu'il n'existait pas de logiciels libres sous GNU/Linux
permettant de lire des DVD, les développeurs du projet LiVid ont trouvé le code de
cryptageI
des DVDs, puis ils ont écrit le logiciel DeCSS, permettant de lire sous GNU/Linux
des disques achetés légalement. Ces développeurs ont été poursuivis en justice aux
États-unis et en Norvège [29]. Heureusement, ils ont gagné leur procès.
À l'heure actuelle, le DMCA est surtout utilisé comme un moyen de dissuasion.
Mais qu'en sera-t-il dans le futur ?
5.2 Brevetabilité des inventions mises en oeuvre par
ordinateur
L'idée originelle des brevets est de favoriser l'innovation en accordant
un monopole temporaire d'exploitation aux inventeurs qui divulguent leur
invention à la communauté. Ainsi, ce système est un compromis qui permet aux
inventeurs de se financer grâce à la cession de licences tout en permettant la
diffusion de la connaissance. L'invention peut être exploitée librement à l'issue
de la date de validité du brevet. Ce système a été inventé pour proposer
une alternative au secret industriel, qui ne permettait pas la diffusion de la
connaissance.
Pour qu'une invention soit brevetable, elle doit répondre à trois critères : elle doit
être nouvelle, inventive par rapport à l'état de la technique, et susceptible d'une
application industrielle. Malheureusement, l'Office Européen des Brevets a
adopté une politique laxiste dans la vérification de la validité des brevets,
en acceptant par exemple des brevets sur des inventions qui ne sont pas
nouvelles.
D'autre part, alors que les brevets sur les algorithmes, les idées et le vivant [30]
ne sont pas admis en Europe à l'heure actuelle, l'Office Européen des Brevets a
accordé de nombreux brevets dans ces domaines. En plus du problème éthique posé
par la brevetabilité des idées, ces brevets posent des questions techniques. Est-il
souhaitable d'accorder un monopole d'exploitation d'une durée de 20 ans, à la vitesse
où évolue la technique ? Le modèle de rémunération, au nombre de brevets acceptés,
des offices de brevets ne favorise-t-il pas le brevetage d'inventions qui ne sont pas
nouvelles ? Le coût élevé d'un brevet ne le réserve-t-il pas uniquement aux grandes
entreprises ?
L'Union Européenne discute actuellement de la brevetabilité des inventions mises en oeuvre par ordinateur. Si
elle est acceptée, alors des dizaines de milliers de brevets invalides détenus par des
entreprises américaines deviendront valides, et menaceront l'industrie informatique
européenne et le développement des Logiciels Libres.
Pour plus d'informations sur les brevets logiciels, voir [31] et [32].
5.3 NGSCB/TCPA/Palladium : la liberté privée bafouée ?
Tout d'abord, il est important de préciser que les projets NGSCB, TCPA et
Palladium ne sont pas encore connus avec précision. Les divers documents plus ou
moins alarmistes sur le sujet ne sont donc que des suppositions.
Ces projets à long terme des sociétés de médias et d'informatique s'inscrivent dans un plan appelé
Trusted ComputingI.
L'objectif est effectivement de créer une informatique dite « de confiance »,
c'est-à-dire une informatique dans laquelle seuls des programmes autorisés peuvent
fonctionner et seuls des fichiers autorisés peuvent être ouverts. Cette technologie
permettrait donc théoriquement de régler tous les problèmes de virus d'une part, et
de simplifier la gestion des droits d'auteur au niveau numérique (DRM) d'autre
part.
Malheureusement, cette technologie peut donner lieu à de nombreuses dérives,
comme la remise en cause du droit à la copie privée, le contrôle à distance des
documents présents sur votre ordinateur ou la violation de votre vie privée. Pour plus
d'informations sur TCPA et NGSCB (anciennement Palladium), on pourra lire le
texte de Richard Stallman, Pouvez-vous faire confiance à votre ordinateur [33], et la
FAQ TCPA/Palladium [34].
6 Se libérer au quotidien
6.1 Éviter l'utilisation de formats fermés
Un format de fichier décrit la manière dont sont stockées les informations. En
général, les Logiciels Libres utilisent des formats et des protocoles ouverts,
c'est-à-dire des formats de fichiers ou des protocoles de communication dont les
spécifications sont librement accessibles [35]. Même lorsque vous utilisez des
applications propriétaires, il est important d'utiliser des normes ou des standards
ouverts. Leur utilisation offre plusieurs avantages :
Pérennité :elle permet de garantir la pérennité des informations, qui est une
question importante pour les administrations et les entreprises. En effet,
que se passerait-il si dans 10 ans on ne pouvait plus lire des documents
importants parce que la société qui éditait le logiciel a fait faillite ou que
le format de fichier est devenu obsolète ?
Interopérabilité : elle permet également de garantir l'interopérabilité,
c'est-à-dire la capacité à travailler avec des systèmes et des logiciels
différents, au choix de l'utilisateur. En utilisant un standard ouvert, vous
pouvez envoyer un document à un correspondant sans le contraindre à
utiliser un logiciel particulier pour le lire.
Indépendance technique : les solutions techniques étant interopérables,
l'utilisateur n'est pas enfermé dans l'utilisation d'un logiciel en particulier,
et peut en changer librement.
Parmi les formats fermés à éviter absolument, on peut par exemple citer le
format de fichiers doc de Microsoft Word. En plus de tous les problèmes liés à
l'interopérabilité et à la pérennité des données (le format doc changeant
régulièrement), il est un vecteur de propagation de virus informatiques, et il contient
l'historique des modifications du document, permettant à votre correspondant de lire
dans vos pensées... Il est préférable d'utiliser les formats RTF ou texte brut (pour les
documents texte modifiables) ou le format PDF (pour tous les documents non
modifiables). De la même façon, il existe des formats ouverts pour les images, la
musique ou la vidéo. Des informations plus précises peuvent être trouvées sur le
Web [12].
6.2 Éviter la copie illégale de logiciels
À l'heure actuelle, le taux de copie illégale de logiciels est relativement élevé,
notamment chez le particulier. On pourrait penser que les éditeurs sont
complètement démunis face à cet état de fait.
En fait, ces entreprises sont tout à fait conscientes qu'il est souvent impossible
pour un particulier d'acheter tous les logiciels qu'il utilise. La copie illégale réalisée
par les particuliers est même pour ces entreprises un puissant levier marketing car
elle permet de familiariser les particuliers avec l'usage de ses logiciels. Par la suite, les
décideurs d'entreprise préféreront installer des logiciels que leurs employés
connaissent déjà, même si des produits concurrents moins onéreux ou plus adaptés
pouvaient être préférés.
La copie illégale peut ainsi se révéler favorable à l'entreprise qui la subit, au
détriment de ses concurrents et de l'utilisation de Logiciels Libres équivalents.
Parfois, la copie illégale est si répandue chez les particuliers qu'ils ignorent jusqu'à
l'existence de logiciels équivalents, comme les Logiciels Libres, qu'ils pourraient
utiliser en toute légalité. Un article [36] donne de plus amples informations
concernant ce problème.
6.3 Privilégier l'utilisation de Logiciels Libres
6.3.1 Utiliser GNU/Linux
Remplacer son système d'exploitation propriétaire par GNU/Linux est accessible
à n'importe quel amateur motivé. GNU/Linux est disponible sous la forme de
distributions. Une distribution est une compilation de nombreux logiciels,
accompagnée d'un système d'installation simple et d'un système de paquets
permettant l'installation, la suppression et la mise à jour des différents logiciels
installés sur le système. Une distribution contient des logiciels adaptés à
tous les usages : système d'exploitation, bureautique, Internet, multimédia,
développement, serveur... Il n'est en général pas nécessaire d'ajouter d'autres
logiciels.
Les distributions Mandriva, Ubuntu ou Fedora Core par exemple sont disponibles
librement sur Internet ou en magasin pour un coût modique. Elles sont souvent
accompagnées d'un livre et éventuellement d'une assistance technique par téléphone,
et on trouve également de nombreuses introductions et documentations sur le
Web. Des groupes d'utilisateurs de Logiciels Libres [37] peuvent également
guider les nouveaux utilisateurs dans la découverte et l'utilisation de ces
logiciels.
Passer sous GNU/Linux apporte de nombreux d'avantages : il n'existe
quasiment aucun virus pour les systèmes libres tels que GNU/Linux, si bien
qu'un logiciel anti-virus est inutile. De plus, les spywares ou espiogiciels
I et autres
adwaresII
sont également absents de tous les Logiciels Libres. Mais utiliser GNU/Linux pose
aussi quelques problèmes : certains logiciels, notamment des jeux, des logiciels
culturels et des logiciels pour professionnels, n'ont pas d'équivalent sous GNU/Linux.
Certains périphériques ne fonctionnent pas non plus parfaitement avec GNU/Linux
car les constructeurs négligent pour l'instant cette plateforme.
6.3.2 Utiliser des Logiciels Libres avec un système propriétaire
Par ailleurs, il est tout à fait possible d'utiliser des Logiciels Libres en conservant
votre système d'exploitation propriétaire comme Microsoft Windows ou Mac OS X.
De nombreux Logiciels Libres y sont disponibles, comme le navigateur Web Mozilla
Firefox, le lecteur de courrier électronique Mozilla Thunderbird [38], la suite
bureautique OpenOffice.org [39] (utilisée en France par la gendarmerie, par exemple)
ou le logiciel de retouche photo et de dessin The Gimp. Des compilations telles que
TheOpenCD [40] contiennent un grand nombre de Logiciels Libres pour
Windows.
Une autre solution pour tester aisément les Logiciels Libres est d'utiliser
une distribution de type LiveCD comme Knoppix [41]. Ces distributions
permettent de lancer un système GNU/Linux complet sans rien installer sur
son ordinateur : tous les programmes fonctionnent directement à partir du
CD-ROM.
6.4 Participer au mouvement du Libre
Il existe de multiples manières de participer au mouvement du Libre :
- Si vous êtes artiste, écrivain, musicien, poète, compositeur, peintre,
philosophe, ou tout simplement si vous produisez des œuvres, vous pouvez
placer une partie de celles-ci sous une licence libre, afin de participer à la
constitution d'un fonds commun de ressources libres ;
- Si vous êtes informaticien, vous pouvez participer au développement de
Logiciels Libres ;
- Si vous êtes doué en français ou dans une autre langue, vous pouvez
participer à la traduction de logiciels, documentations et documents. Cela
nécessite très peu de connaissances techniques ;
- Si vous êtes graphiste, artiste ou musicien, vous pouvez aider à améliorer
l'interface des logiciels, ou participer au développement de jeux libres ;
- Vous pouvez tester les Logiciels Libres en cours de développement et ainsi
aider leurs auteurs à les améliorer ;
- Vous pouvez inciter les responsables informatiques de votre entreprise à
utiliser des Logiciels Libres et des formats ouverts ;
- Vous pouvez contribuer à l'encyclopédie libre Wikipédia [20] si vous
connaissez quelque chose sur quelque sujet que ce soit ;
- Vous pouvez distribuer ce livret autour de vous, aider à l'améliorer, et
informer votre entourage de l'alternative que représentent les Logiciels
Libres par rapport aux logiciels propriétaires.
7 Libre et entreprise
Le Libre est profondément humaniste, et n'a pas été conçu avec un objectif
mercantile. Néanmoins, la vente et la commercialisation de Logiciels Libres étant
autorisées et recommandées, différents modèles économiques [42] se sont construits
autour de ces logiciels.
7.1 Une vision déformée de l'industrie informatique
Contrairement à une croyance répandue, une majorité d'informaticiens travaille
sur des logiciels qui ne sont pas vendus. Ils peuvent être destinés à un usage interne
ou bien ils n'existent que pour permettre d'utiliser un autre produit : un service en
ligne, un périphérique matériel... Le Libre ne menace donc pas l'emploi dans
l'industrie informatique, mais crée de nouveaux modèles économiques ou transforme
des modèles économiques existants.
7.2 Diminuer coûts et risques avec le Libre
Baser ses développements sur des Logiciels Libres permet à une entreprise de
diminuer significativement ses coûts de développement : plutôt que de tout réécrire,
elle se contente d'ajouter les fonctionnalités manquantes, ou d'assembler plusieurs
Logiciels Libres existants.
De plus, lorsqu'une entreprise développe elle-même un logiciel, le libérer lui
permettra de diminuer les coûts de maintenance en les mutualisant : utilisé par un
plus grand nombre de personnes, son code sera testé et amélioré par d'autres. C'est
par exemple le cas d'EDF, qui a libéré son logiciel de simulation numérique en
mécanique des structures Code_Aster, ou celui d'Aérospatiale Matra, qui a libéré ses
outils de modélisation 3D Open Cascade, dont le développement initial a coûté 75
millions d'euros.
Libérer un logiciel permet aussi à l'entreprise de diminuer les risques. Le départ
de l'employé ayant développé un logiciel la mettra dans une situation bien moins
difficile si de nombreuses personnes connaissent le code source du logiciel et sont
capables de le modifier.
7.3 Modèles économiques du Libre
7.3.1 Libre et services
Des entreprises comme RedHat, Novell ou Mandriva rassemblent de nombreux
Logiciels Libres pour créer des distributions. Leurs sources de revenus sont
principalement la vente de boîtes en magasin, et la vente de services en ligne (support
et mises à jour).
Par ailleurs, des sociétés de services en Logiciels Libres (SSLL) [43] comme les
françaises Easter Eggs, IdealX ou Alcove proposent à leurs clients de réaliser
l'intégration, le support et la maintenance de solutions informatiques à base de
Logiciels Libres. Comme pour toute entreprise de services, la mise à disposition de
ces compétences est payante, mais le client se voit en échange proposer des
solutions informatiques qui lui garantiront l'indépendance par rapport à son
fournisseur.
Enfin, de grandes entreprises de services, françaises ou internationales, se tournent
également vers le Libre, en offrant une gamme de services pour les entreprises
désireuses d'utiliser du Logiciel Libre.
7.3.2 Libre et position sur un marché
Une entreprise peut décider de libérer un logiciel pour éviter à un concurrent de
créer un monopole, ou pour rompre un monopole existant. Le logiciel libéré sera
soutenu par la communauté et donc plus largement diffusé, ce qui facilitera
l'adoption d'un standard et fera la promotion de la marque. Ainsi, Netscape a libéré
il y a quelques années le code source de son navigateur, ce qui a permis de créer le
navigateur libre Mozilla Firefox [38], et Sun Microsystems a libéré StarOffice pour
créer OpenOffice.org [39].
7.3.3 Libre et logiciels sans valeur ajoutée
Lorsqu'il permet d'accéder à un service en ligne payant ou qu'il est nécessaire
pour utiliser un périphérique matériel, le logiciel n'apporte pas de valeur ajoutée : il
n'est pas vendu. Libérer le logiciel permet à l'entreprise de diminuer ses coûts de
développement et de maintenance en les confiant à la communauté. Ainsi, certains
pilotes de périphériques d'Intel sont libres, tout comme le coeur de Mac OS
X.
Références
[1] Le projet GNU. La page de référence du projet GNU.
http://www.gnu.org/home.fr.html.
[2] Free Software Foundation. Le texte de la licence GNU General
Public License (GPL). Le texte officiel n'est disponible qu'en
anglais, pour des raisons légales. Des traductions officielles sont en
cours d'études par des juristes. On trouvera une version traduite,
non officielle sur http://www.linux-france.org/article/these/gpl.html.
http://www.fsf.org/licenses/gpl.html.
[3] Free Software Foundation. Qu'est-ce qu'un Logiciel Libre ?
http://www.fsf.org/philosophy/free-sw.fr.html.
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http://www.artlibre.org/faq.php.
[5] Free Software Foundation. Vendre des logiciels libres.
http://www.gnu.org/philosophy/selling.fr.html.
[6] Le site du mouvement OpenSource. http://www.opensource.org/.
[7] Microsoft shared source (en anglais).
http://www.microsoft.com/resources/sharedsource/.
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la GPL, non compatibles avec la GPL et des licences non libres.
http://www.fsf.org/licenses/license-list.fr.html.
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http://www.gnu.org/philosophy/categories.fr.html.
[10] Ludovic Courtès et al. De l'utilisation des logiciels propriétaires dans
l'enseignement public, 2002. http://ludo.humanoidz.org/doc/ll-utbm.pdf.
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http://www.gnu.org/philosophy/can-you-trust.fr.html.
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TCPA/Palladium, 2002. http://www.lebars.org/sec/tcpa-faq.fr.html.
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lcen, titre 1er, chapitre 1er, article 4, 2004.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=ECOX0200175L.
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[37] AFUL. Liste des groupes d'utilisateurs de linux (gul) francophones.
http://www.aful.org/gul.
[38] Le navigateur internet libre Mozilla. http://frenchmozilla.org/.
[39] La suite bureautique OpenOffice.Org. http://fr.openoffice.org/.
[40] The Open CD. http://www.framasoft.net/article3706.html.
[41] Knoppix. http://knoppix-fr.org/site/presentation.
[42] Eric S. Raymond. Le chaudron magique (the magic cauldron), 1999.
http://www.linux-france.org/article/these/magic-cauldron/magic-cauldron-fr.html.
[43] Guide des prestataires logiciel libre. http://www.support-libre.com/.
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